SCULPTURE ÉNERGÉTIQUE
Œuvrer dans la matière
Comment utiliser ces objets ? Tu trouveras dans ces paragraphes, des protocoles, des rituels, mais surtout un dialogue continu entre la pierre et toi pour déployer le potentiel de la beauté d’être, ce que j’appelle une synchronisation avec l’Univers.
Ici, je suis une pierre de rêve où la veinure du marbre dévoile une forme de dragon dans la transparence d’un paysage rose-orangé. Je suis la colonne vertébrale du rêve, je suis le plan de la marche dans la nef d’une cathédrale. Mais, j’ai été dressé vers le ciel comme une planche de surf qui attend la vague. En fait, je suis la trajectoire d’une élévation vers le ciel. Soixante-quatre prémisses de trous s’égrènent le long de la verticale comme autant de stations à activer, à ouvrir comme les pétales d’une fleur.
Je suis l’humain, je t’active avec une main et je donne avec l’autre. Quand tout va bien, c’est fini, et tout commence. Je continue tant que je peux.
Épannelage
Plans & Élévations
La géométrie du tailleur de pierre est une interface entre la conception et la mise en œuvre dans la matière. Dans notre jargon professionnel, on parle d’épure, de profil, de gabarit, d’élévation. Je dessine d’abord un plan, une vue de dessus de l’objet puis une vue de côté qui sera l’élévation.
Aujourd’hui, j’amène à mon atelier de poussière des pommes de pin de différentes tailles, symbole de notre glande pinéale.
Quand je regarde dessous la pomme de pin, je remarque que le plan comporte une double spirale selon la suite numérique de Fibonacci : 13 dans le sens horaire, 8 dans le sens antihoraire. Si je la regarde de côté, je remarque une élévation de la spirale en colimaçon. Avec ce regard, à partir de la géométrie de la vie, je trace les épures afin que je puisse visualiser et façonner le volume dans tous ses aspects.
Les épures du tailleur de pierre
Mais, de quel profil, gabarit, épure un tailleur de pierre a besoin pour façonner la matière dans les trois dimensions ?
Par exemple, pour un « œuvrier » je vais lui dire de « faire le tracé régulateur du galbe de la sculpture basé sur la grille de 36 ». Il comprend, il dessine les formes en plan, il voit les formes s’engendrer et s’élever dans l’espace, il relève sur le dessin « les piges » dont il a besoin pour aller sculpter. Le travail est parfait quand tout a été bien pigé. Ici, en particulier, il découpe le gabarit de l’élévation avant de donner chair, avec son geste, dans la roche. Dans les articles qui suivent, nous allons explorer cet aspect du tracé d’atelier.
Un exemple de plan à partir d’une Matrice 6 & 4
Bien avant les épannelages, la taille des faces dans la matière, réside des tracés régulateurs de cercles. Les tracés que je dessine en plan s’élèvent dans l’espace pour créer le volume de la sculpture et génèrent proportionnellement le galbe et les motifs. On dit que c’est un tracé harmonique ou un tracé régulateur. Voici le tracé du plateau d’une assise. Un cercle parfait constitue le point de départ. Pour réaliser des dessins complexes, le mode opératoire est d’ajouter des cercles secondaires de différentes dimensions, en les entrelaçant et en reliant les intersections par des traits droits ou des portions de courbes. La façon dont les cercles et les traits se coupent détermine la forme fondamentale du tracé et la « famille » à laquelle il appartient. On parle de « figures originelles » ou de « matrices ».
Pour cette sculpture-assise, les cercles sont issus de la transformation de deux matrices. La matrice de six qui permet de créer des hexagones, des « rosettes » ou des « graines de vie », la matrice de quatre qui permet d’engendrer des carrés, des octogones. Le volume de l’assise sera généré par 5 cercles choisis avec soin, constituant les « cinq éléments » de l’œuvre.
Tracer un plan, c’est méditer
Je commence par tracer un trait horizontal et un cercle dont le centre se trouve sur le trait, comme le montre le schéma en haut à gauche. Je place ensuite la pointe du compas sur l’intersection entourée en rouge puis je trace un cercle secondaire de même rayon. Je place la pointe du compas sur l’intersection entourée en rouge puis je trace un troisième cercle à droite des deux premiers. Je dessine maintenant un quatrième cercle, au-dessous du troisième. Je trace les trois autres cercles en suivant la même procédure. La rotation des cercles de matrice Six se manifeste. J’obtiens au final six cercles bleus secondaires entourant le cercle primaire. Je peux même engendrer le cercle limite extérieur.
Je trace la verticale et l’horizontale en reliant les points d’intersection entre les arcs. Je place la pointe du compas sur l’intersection entourée de rouge, puis je surligne le cercle en rouge. Je place la pointe du compas sur l’intersection entourée de rouge et je dessine le second cercle secondaire de même rayon. Je trace les deux autres cercles en suivant la même procédure. La rotation des cercles de matrice Quatre se manifeste. J’obtiens quatre cercles rouges secondaires entourant le cercle primaire.
Le gabarit de l’assise
Je suis le gabarit du plateau des assises des « portes », je fais sentir les pieds, le bassin, le bas de la colonne vertébrale. Je soulage le dos. J’attire les personnes qui ont du mal à méditer.
Nous avons tracé en vue, en plan, deux matrices, une matrice 4 (Rouge) et une matrice 6 (Bleu). J’utilise les techniques de tracés à l’aide des outils et des techniques traditionnelles pour voir la composition géométrique, non seulement comme un aboutissement, mais aussi comme un processus. Quand je pratique le tracé en conscience en combinant les traits et les cercles, je médite et je ressens.
J’obtiens au final les cercles issus de la transformation de deux matrices, puis je relie par des courbes les cercles choisis. Le cinquième élément est le pied central de la sculpture assise, de même diamètre que les cercles des matrices et coulissant sur l’axe vertical.
Je ressens les forces vitales
Quand je vois un bourgeon sur une branche d’arbre, l’ogive d’une cathédrale gothique ou que je joins mes mains en prière, je retrouve les forces vitales de la Terre, une dynamique ascendante avec le triangle équilatéral qui pointe vers le haut. Les forces telluriques montent vers le ciel.
Quand je vois des corolles de fleur, des mains, des chapiteaux de colonnes ou que j’ouvre mes mains réceptrices, je retrouve les forces vives du Ciel vers la Terre, une attraction avec le triangle équilatéral pointé vers le bas. Les forces cosmiques descendent et habitent la matière.
Maintenant, je ressens un équilibre Terre-Ciel.
Je trace une élévation
Avant de sculpter l’assise en marbre, « Je suis le dodécaèdre qui reçoit et donne », je dessine un plan et une élévation sur la même feuille de papier. Je me livre aux détails, je contemple, je m’inspire de la nature, je vois l’art de l’Univers, je le copie.
Quelles que soient les dimensions, la forme m’invite à l’expérience. Je ressens la géométrie, c’est un apprentissage permanent.
C’est alors que je trace un cercle qui inscrit les étoiles de Salomon en réplication interne, je trouve les lignes de force. Elles se rencontrent avec les triangles équilatéraux au niveau de l’élément intermédiaire. C’est ici, une sphère qui fait le lien, relie le bas, la Terre, et le haut, le Ciel. Plus tard, j’inscrirai dans ce cœur de rencontre un polyèdre ou un symbole. Structurée sur ce tracé régulateur, la forme de cette sculpture régénère, rééquilibre, harmonise, dynamise et protège en douceur.
Tracé régulateur
Quand je trace un plan et une élévation, je choisis selon la vibration que je veux émettre, une matrice, un mandala, un symbole, un nombre, le rapport Pi ou Phi, une mesure, une grille ou encore le quadrilatère solsticial d’un lieu ou d’une personne.
Un tracé régule chaque partie de l’ensemble de l’objet.
J’éloigne le chaotique, je centre, je mets de l’ordre dans la matière.
La méthode permettant de réaliser une infinité de formes à partir d’une même trame est de dessiner un tracé régulateur. Ainsi, je fonde une géométrie opérative comme interface entre la conception et la mise en œuvre dans la matière.