À quarante ans, l’évidence, je suis amoureux de la pierre. J’aurais vécu la moitié de ma vie avec elle sans lui dire qu’elle est mon cœur. J’aurais essayé le façonnage du métal, du bois… Une passade ! J’aime la pierre, j’en sais trop sur elle et pas assez, mais je l’ai dans la peau.

Adolescent, je regarde, au loin, la chênaie dans la brume océanique. J’écris des poèmes sur les ruines des remparts de mon village médiéval. Sous mon cul, un calcaire trouée où je vois un visage, j’essaie de le soulever. Impossible !

Ce caillou, je vais le sculpter, ici, sur place. Je le cogne avec mes outils de maçon pour chasser ce qui enferme ma vision. À chaque coup de burin, je l’allège, et mon esprit pénètre jusqu’à la surface de la forme rêvée. Mon poing saigne et c’est doux. Dans la bouche, le goût de poussière, des étoiles. La roche vient de l’espace cosmique chargé d’eau, d’ADN de vie. Elle forme la terre et je marche dessus. Avec elle, j’apprends… Une lente formation.

Je rencontre Raymond. Il m’apprend comment faisait les Bâtisseurs pour édifier un lieu.

L’invisible, le sacré, les énergies et la spiritualité m’accompagnent.

Ma créativité s’ouvre, je suis inspiré, j’engendre. Je décide de créer des outils pour sentir mes pieds, être sur terre. Je sculpte des assises, des mégalithes miniaturisés, des temples de poche.

Je réalise chaque œuvre en adéquation avec la terre, la femme, l’homme et le ciel.